Issue de la promotion de 1997, Camille de Peretti fait des études à l'Essec et travaille dans la finance avant de se consacrer à l’écriture. Son premier livre, Thornytorinx, paru en 2005, traite de l’anorexie. S’inspirant des traditions littéraires françaises et américaines pour sa propre œuvre, elle a par la suite écrit cinq autres livres qui prennent des formes aussi variées que le roman épistolaire (Nous sommes cruels, 2006, Stock), la biographie (La Casati, 2011, Stock), le roman naturaliste (Blonde à forte poitrine, 2016, Kero) et le modèle oulipien de l'écriture sous contrainte mathématique à la Georges Perec (Nous vieillirons ensemble, 2008, Stock).
Pourquoi l’écriture ?
Depuis que je suis toute petite, j’aime écrire. J’ai commencé à écrire un journal lors de mes 16 ans dans lequel j’ai tout mis : voyages, amours, des anecdotes de ma vie. Mais il y a deux choses qui ont fait la différence avec ceux qui souhaitent écrire mais qui n’osent pas. D’abord, le fait d’avoir la mère que j’ai eue, qui a tout sacrifié pour son enfant, qui m’a toujours donné confiance en moi, et qui a joué un rôle primordial dans mon passage à l’acte. Ecrire, c’est quelque chose qui exige énormément de discipline, vous n’y parvenez pas sans beaucoup d’effort.
La deuxième chose, c’est d’avoir étudié à l’Ecole Jeannine Manuel. J’étais dans cette école du CP à la Terminale. C’est un endroit où on vous pousse à vous dépasser, à ne pas avoir peur. Je ne serais pas la même personne sans cette expérience. Et c'est un professeur de français en classe de seconde qui m'a initié dans son atelier d'écriture.
Par ailleurs, un de mes romans, Nous sommes cruels, a lieu dans les couloirs de l’Ecole ! C’est un livre sur deux adolescents passionnés du XVIIIème siècle qui s’inspirent des personnages de Laclos, le vicomte de Valmont et la marquise de Merteuil, pour créer leur propre version de Liaisons dangereuses.
Que s’est-il passé lorsque vous avez cherché à publier votre premier roman, Thornytorinx, à 26 ans ?
C’était un projet sur lequel je travaillais depuis trois ans déjà. A côté j’avais monté une agence d’évènementiel, pour avoir mon propre emploi de temps. Ça a été une catastrophe, j’étais devenue mon propre esclave, mais au moins j’avais du temps pour écrire. Bref, lorsque j’ai terminé Thornytorinx, vu que je ne connaissais personne dans le monde de l’édition, j’ai pris les Pages Jaunes et j’ai envoyé mon manuscrit aux 45 éditeurs parisiens qui y figuraient. Je l’ai envoyé à des éditeurs de livres d’art, de voyage et des éditeurs jeunesse, je ne faisais pas la différence...Donc, après pas mal de lettres de refus, Belfond m’appelée et après l’avoir retravaillé, j’ai publié mon premier roman chez eux. C’était drôle, car alors que le livre était en librairie, classé dans les meilleures ventes, je recevais encore des lettres de refus des maisons d’édition.
Des conseils pour des futurs écrivains ?
Lisez ! Proust a dit que celui qui ne lit pas de roman ne peut pas écrire de roman. Et Proust a toujours raison.