Samuel Leter, Promotion 2017

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Issu de la promotion 2017, Samuel Alexandre Leter (de son nom de réalisateur Alexandre Leter) est Franco-Américain et a fait toute sa scolarité à l’ École Jeannine Manuel de Paris. Diplômé d’un Bac L, il entame actuellement des études de religion et de cinéma à l’Université de Wesleyan dans le Connecticut aux États-Unis. En 2016, lors du décès de son père, Samuel Leter commence l’écriture et après le tournage de son premier long-métrage, Pau, qui sortira le 13 Mars 2019 au Cinéma Saint-André des Arts dans le 6ème arrondissement de Paris. Pau est à la fois une oeuvre autobiographique et une oeuvre de fiction sur le thème du deuil, qui doit une certaine influence au mouvement du Surréalisme et le cinéma d’avant-garde des années 20-30.

Vous avez vécu toute votre vie en France. Pourquoi avoir choisi de faire vos études aux USA?

En France, on nous oblige à nous spécialiser très tôt. Je m’intéressais à beaucoup de sujets et le système américain me permettait d’essayer beaucoup de choses avant de choisir une spécialisation. Les cours à Wesleyan sur la religion m’ont fasciné et c’est pour ça que j’ai choisi d’étudier la religion en parallèle de mes études de cinéma.

D’où vous vient cet intérêt pour le cinéma ?

Depuis que j’étais petit, j’ai toujours regardé des films, et souvent avec mes parents. Quand j’étais adolescent, je participais à des programmes d’été à L’Université de Chicago qui portaient sur le cinéma. J’avais adoré ces programmes; on essayait de comprendre comment se fait un scénario et les différentes étapes de la réalisation d’un film. Après un certain moment, j’ai commencé à faire mes propres courts-métrages avec quelques amis proches à l’École comme Maxim Bouffard (promotion 2017).
Nous allions souvent à la American Library in Paris, où notamment Clarence Tokley (qui est maintenant enseignant de théâtre à l’École de Paris) donnait des cours de cinéma et des cours d’acting. Nous avons commencé à faire plein de petits courts métrages sur le vif, sans aucun budget.

Pourquoi avoir choisi ce sujet pour votre première œuvre ?
Mon père est décédé quand j’avais dix-sept ans. C’était une personne très importante pour moi, et qui a partagé avec moi une très grande culture cinématographique. Je voulais faire quelque chose pour lui rendre honneur. J’avais fait beaucoup de courts-métrages mais j’avais envie de faire un long-métrage, quelque chose de plus sérieux, de plus approfondi,pour faire honneur à mon père. J’avais l’habitude de puiser dans mes expériences personnelles dans mes courts-métrages. Choisir la mort de mon père comme sujet pour mon premier long-métrage, c’était aussi une façon pour moi de gérer mon deuil.
Le personnage de Pau est une adolescente (jouée par Louise Boulard, elle aussi élève à l’ École Jeannine Manuel de Paris,) qui traverse une période de deuil après le décès de son père. Elle souffre d’hallucinations visuelles, un phénomène qui m’est souvent arrivé quand j’ai perdu mon père. Si je passais devant un restaurant où j’allais souvent avec lui, j’avais des moments où je croyais le voir derrière la vitre. Pour Pau, l’idée était de pousser ce phénomène de deuil hallucinatoire à l’extrême et d’en faire un film dramatique.

Comment est-ce que l’École vous a aidé dans votre projet ?
Le cinéma est vraiment une passion que j’ai poursuivie en dehors de mes cours. Mais beaucoup de personnes que j’ai connues à l’école m’ont aidé avec ce projet. Clarence Tokley a été un mentor très important pour moi ; il m’a toujours encouragé et a été d’une grande aide. Il m’a poussé à vouloir créer. Sharon Moore, la présidente de l’APE m’a également aidé, et l’APE m’a apporté un soutien financier pour ce projet. Des étudiants et des parents d’élèves ont contribué à une campagne de crowdfunding que nous avions lancée; beaucoup de nos proches nous ont apporté leur soutien pour ce projet.

Samuel Leter avec Clarence Tokley, enseignant de théâtre à l’École Jeannine Manuel.

Samuel Leter avec Clarence Tokley, enseignant de théâtre à l’École Jeannine Manuel.

Quels projets pour maintenant ?
Si je peux vivre de mon métier de réalisateur, ou d’un métier dans le cinéma, c’est ce que j’aimerais faire ! J’aimerais retourner en France car j’adore le cinéma Français, et mon prochain projet de long-métrage aura un humour très français. Pour ce qu’il s’agit de mes études j’ai comme ambition de faire un semestre d’échange au Sénégal l’année prochaine. Il y a un programme d’études des religions qui me fascine et la langue ne me posera pas de problème.

Le film Pau sera au Cinéma St André-des-Arts à partir du 13 Mars 2019.

Pour plus d’informations: http://paufilm.com/ ou http://cinesaintandre.fr/